Cette seconde participation au festival international du film d’animation d’Annecy m’était comme destinée, car le pays à l’honneur était le Japon.
Ce fut une semaine éprouvante mais forte en découverte, autant en nouveauté qu’en histoire de l’animation !
Le temps de monter ma grosse vidéo retour, je vous offre une petite sélection de films qui m’ont le plus marqué pendant cette édition.
Les films qui ont répondu à mes attentes et plus encore…
Promare
Réalisé par Imaishi Hiroyuki , dans les salles le 31 Juillet 2019
Distribué en France par Eurozoom
L’histoire, décrite comme un mélange entre Kill la Kill et Gurren Lagann, suit Galo, nouvelle recrue fraîchement débarquée dans une caserne de pompiers qui utilisent des mechas appelé « Matoi-Tech » .
Cette avant première mondiale (Hors Japon) était de la pure folie avec un public aussi chaud que le film.
On est dans la droite ligne des productions de Imaishi, fan service, ultra auto-référencé avec un rythme qui vous laisse rarement reprendre votre souffle et ce pendant DEUX heures.
On sait parfaitement que le réalisateur est habitué à la surenchère et pourtant les idées fuses à un point que l’on arrive encore à être surpris.
Si quelques éléments scénaristiques sont ultra clichés, Imaishi nous envois des signes pour nous dire « ouais je sais que c’est cliché, mais rien à cirer on va s’en amuser »
De plus, la CGI ne choque que très rarement grâce, je pense, à un parti pris graphique assumé et extrême, avec des couleurs à vous décoller la rétine.
C’est un film qui va avoir un mal fou à se faire programmer au cinéma et Eurozoom va devoir se surpasser mais franchement c’est du grand spectacle à vous faire fondre le cerveau.
Les enfants de la mer
Réalisé par Watanabe Ayumu, dans les salles le 10 Juillet 2019
Distribué en France par Eurozoom
Ruka, jeune lycéenne, vit avec sa mère. Elle se consacre à sa passion, le handball. Hélas, elle se fait injustement exclure de son équipe le premier jour des vacances. Furieuse, elle décide de rendre visite à son père à l’aquarium où il travaille. Elle y rencontre Umi, qui semble avoir le don de communiquer avec les animaux marins. Ruka est fascinée. Un soir, des événements surnaturels se produisent.
Ce long métrage est techniquement superbe, l’animation est vraiment de grande qualité.
Il donne une grande place aux gros plans avec un dessin plus brut transcrivant parfaitement les émotions des personnages.
Un soin particulier est apporté aux images en CGI dont les contour sont régulièrement redessiné au crayon et cela marche extrêmement bien dans la majorité des scènes.
Le rythme est calme et très poétique, son évolution nous fait passer d’un monde terre-à-terre à un véritable rêve onirique.
Bien qu’ayant quelque longueur dans son ensemble, la beauté de son animation est un beau voyage soutenu par une bande son qui sait se faire discrète lorsqu’il le faut et puissante dans les moments les plus forts et même si la scène finale est très métaphorique, c’est un véritable ballet de sentiments mis en images qui vous prendra au plus profond de vos tripes.
Ride Your Wave
réalisé par Yuasa Masaaki, dans les salles prochainement
Distribué en France par Wild Bunch
Hinako, une fille passionnée de surf, déménage dans une ville balnéaire. Lors d’un incendie, elle est sauvée par un pompier nommé Minato. De cet incident va naître une incroyable fusion entre deux êtres aux éléments contraires. Mais Minato meurt en surfant seul. Alors que tout le monde tente de surmonter sa peine, Hinako s’accroche à l’esprit de son ami, qui rejaillit dans sa vie sous forme d’eau.
C’est tout bonnement le long métrage le plus accessible de la filmographie du réalisateur dans la droite ligne de Lou et L’île aux sirènes.
Mais accessible ne veut pas dire mauvais, les thématiques sont bien amenées dans une construction assez classique avec une première partie très gentille, voir carrément niaise pour s’attacher aux personnages (avec en bonus, un leitmotiv musical qui vous restera en tête plusieurs semaine après l’avoir vu) et un second acte plus fantastique qui développe totalement le titre du film.
Le thème principale est bien sûr le deuil comme le sous-entend le synopsis, et les différents personnages ont une manière bien à eux de faire celui-ci.
Du côté de l’animation, Yuasa nous prouve encore qu’il sait faire à l’économie tout en gardant dans sa manche des scènes de grande qualitée.
Bref, c’est un véritable coup de cœur me faisant encore plus apprécié ce réalisateur qui sait réellement se renouveler et évoluer tout en gardant sa patte !
La bonne Surprise…
Mon Ninja et moi
Réalisé par Thorbjørn Christoffersen et Anders Matthesen, sortie en Bluray le 25 septembre 2019
Distribué en France par Fox /Pathé
Alex reçoit en cadeau une poupée Ninja de la part de son oncle de retour d’un voyage en Thaïlande. Rapidement, il découvre que le jouet est vivant et qu’il parle ! Il lui vient en aide pour résoudre ses ennuis au collège. Mais le petit Ninja n’est pas là par hasard. Il est en mission pour retrouver l’affreux fabricant de jouets où il est « né ». Alex, qui ne souhaite pas participer à sa vengeance, va devoir l’aider bien malgré lui…
Je ne savais pas à quoi m’attendre et franchement, ce fut une bonne surprise !
Grossièrement on peut dire que c’est un TED pour ados avec un langage très libre et des thématiques forte qui sauront parler aux jeunes.
Le scénario n’a rien de novateur, mais l’histoire est plaisante, intelligente et souvent drôle.
C’est un mix d’histoire d’ados qui doit s’affirmer lié à l’histoire de vengeance un peu plus sombre de la poupée et ça marche bien, on s’attache aux personnages et leurs but.
Une autre bonne surprise vient également de la musique originale dans un registre hip hop actuel avec des textes très drôles ancrés dans les scènes qui se déroulent au même moment.
Plutôt destiné à un public de plus de 12/13 ans, il reste très divertissant même pour les adultes (et a eu un bon petit succès dans son pays d’origine, le Danemark)
Le Nanard que j’ai été content de voir !
Aragne : sign of vermillion
réalisé par Sakamoto Saku, peu de chance de le voir quelque part un jour 😛
Ce film est quelque peu un ovni dans le monde des longs-métrages d’animation japonaise.
Pourquoi ovni ? Car on peut dire que c’est un one man movie !
C’est un premier long métrage et une création originale de sakamoto qui est aussi à la tête du script, de la direction de l’animation et de la musique.
L’année dernière, celui-ci avait été présenté lors du « studio Focus on Tokyo ».
De plus, le film navigue dans des eaux peu vue en animation, à savoir le cinéma d’horreur.
Plongés dans une ambiance sombre et angoissante, nous suivrons le quotidien de Rin, une jeune fille installée dans un immeuble régulièrement théâtre de crimes sordides, dissimulant de mystérieux secrets et d’inquiétants habitants.
Il est…..intéressant.
On ne va pas se le cacher, Saku Sakamoto sait faire de très beau décors 3D, pour le reste il abuse de Shaky cam et l’ensemble donne un rendu “incomplet” parfois l’animation est fluide, d’autres fois on a l’impression que le rendu n’est pas définitif…
Du côté Scénario, beaucoup d’exposition de fait avec peu de dénouement, les 20 dernières minutes sont une torture, un peu comme si un mec vous tapait sur l’épaule toutes les deux minutes en disant :
“au fait, je t’ai pas dit, mais….”
La salle entière avait des rires nerveux et on entendait des “oh non” à chaque nouvelle scène ajoutée à la fin.
Je pense que ce film a manqué de garde fou et une tonne d’idée y ont été mises sans qu’on puisse vraiment y voir une logique et un but.
Entre expérience militaire, fantastique et insecte géant, on ne sait plus à quoi s’accrocher pour suivre ce que veut nous raconter le film.
Peut être que c’est clair dans la tête du réalisateur, mais ça ne l’a pas été pour le public.
C’est tout pour ce premier retour, la vidéo complète arrivera bientôt alors n’hésitez pas à aller suivre me suivre sur Youtube ou Twitter où je suis le plus actif, mata ne !